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Partistare
14 janvier 2005

You only live twice

Live and don't learn, that's my motto.
Calvin

Suis-je donc le seul à avoir remarqué combien, depuis quelques années, les titres des films de James Bond ne veulent absolument rien dire ? (et pourtant les gens continuent à vaquer à leurs occupations comme si de rien n'était – moi, ça me sidère.)
Je veux dire : "Demain ne meurt jamais" ?... "Meurs un autre jour" ??...Et même en remontant dans le temps : "On ne vit que deux fois" ???

On ne vit que deux fois.
(Alors que toutes les expériences en laboratoire démontrent le contraire !)
"Goldeneye", encore, je veux bien : c'est (dans mon souvenir) le nom de l'arme secrète qui sert de McGuffin au film. Mais "Tuer n'est pas jouer" ?
Et pourtant les gens continuent à aller voir le dernier James Bond, l'air de rien, comme si tout était parfaitement normal, et le lendemain, à la machine à café, ils racontent à leurs collègues qu'ils sont allés voir le dernier James Bond, mais si, euh, "Danse avec le risque de mourir".
Et personne ne réagit.
Moi ça me tue.

Bon, je sais ce que vous attendez (public aimé). La suite de mon épopée à l'assaut d'une vie rêvée. Est-ce qu'il va réussir à la monter, sa maison d'édition ? Et ce blog serait le récit au jour le jour de la fabuleuse aventure du jeune-exalté-qui-se-lance-(au-risque-de-tout-perdre)-dans-l'entreprise-de-sa-vie. Vous me suivriez au gré de mes joies (et de mes peines aussi – je ne suis pas Superman), de mes progrès, de mes avancées, m'accompagnant pas à pas dans cette aventure improbable (je commence à me demander si je ne devrais pas proposer le concept à M6). Vous partageriez avec moi les moments d'enthousiasme, et les périodes de découragement (après mon rendez-vous avec les banquiers, par exemple), qui sait si émulés peut-être par cet exemple vous ne vous lancerez pas à votre tour dans un projet grandiose ! (Mais si vous faites du triolisme avant moi, c'est vraiment pas du jeu.) Ce blog deviendra le guide de toute une génération ! (je peux aussi donner les programmes télé si vous voulez).
Non, bon, aujourd'hui j'ai rien foutu.

Du coup, et comme la vie me jouait ce soir ce joli tour de m'emmener une nouvelle fois dîner chez mon ami A. (la garçonnière Orfèvrière, rappelez-vous, "Illumination") - auquel il va falloir bientôt trouver un pseudonyme parce que "A." c'est pas terrible – je me suis dit que ce qu'il me fallait, c'était justement ça : une nouvelle Illumination. Une dernière pour la route. La même ligne de métro (la ligne 4 – je le précise pour mes futurs biographes), le même trajet, le même jour de la semaine, j'ai même mis le même manteau.
Bon, déjà on est restés bloqués dix minutes à Denfert-Rochereau, c'était pas du tout comme ça la dernière fois.
Montparnasse-Bienvenüe, Saint-Sulpice, Odéon, rien.
Arrivé à la station "Cité", j'ai voulu prendre l'ascenseur pour remonter à la surface (pour ceux qui ne connaissent pas la station "Cité" – je ne juge pas – l'escalier pour remonter à la surface est vraiment très long. Et les deux ascenseurs sont entièrement automatiques, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de bouton, on rentre et on attend qu'il démarre. Il y a un compteur électronique qui indique le nombre de secondes avant le départ (40, je crois), puis un signal sonore absolument terrifiant quand le compteur est arrivé à zéro, et puis on monte. C'est absolument sordide.) Et là, quand je suis rentré dans l'ascenseur, le compteur n'avait pas encore démarré et je me suis retrouvé nez à nez avec un poivrot, qui disait très fort qu'il avait vu une femme dans un wagon et qu'il allait la "tirer".
On se sent très seul, et vulnérable, dans ces cas-là.
(J'avoue avoir hésité un moment à sortir et prendre les escaliers, en murmurant quelque chose à propos de ces foutus ascenseurs qui ne démarrent pas et de la France qui fout le camp (quoiqu'il aurait peut-être pris cette dernière remarque pour lui et je n'avais absolument pas envie d'affronter quelqu'un qui était visiblement très motivé pour "tirer".) mais je décidai d'affronter cette épreuve stoïquement (il parlait vraiment très fort et vous je sais pas, mais moi les gens qui parlent tout seul ça me fait un peu peur) – surtout qu'après tout, c'était peut-être l'occasion d'une nouvelle Illumination.
Et bien en fait non, non plus.

Le signal finit par retentir, les portes se fermèrent et l'ascenseur décolla, et je mesurai avec soulagement la diminution inexorable du laps de temps que ce vieil illuminé (ironie du sort !) lubrique avait pour me sauter à la gorge sans que je puisse appeler à l'aide.

Et puis joyeux dîner, comme d'habitude : plein de surprises, avec mon ami A. (c'est déjà ça)


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Commentaires
J
Je te propose l"Agidé du bocal"
J
Mon petit lapin,<br /> <br /> Tu aurais bien mieux fait dee consacrer cette note non pas au titres de ces films (qui sont je te l'accorde grotesques), mais bien à l'inanité du contenu de ces mêmes films : c'est toujours la même chose, le méchant, la meuf au méchant, la meuf que Bond va "tirer", s'il a désaoulé et qu'il a trouvé comment s'échapper de la station Cité, repaire secret des conjurés de la RATP...et ne parlons pas des brushings indécoiffables et des smokings en tergal infroissables...
S
Feuveu, je ne parle pas l'latin moi-même.<br /> En revanche, à ton interrogation, Yoyo, sur comment appeler "A", je me permets de te proposer "Andriev K'habit A Cité". Perso, j'préfère DD la sardine, mais suis pas sûr qu'il aime trop.
F
Je me demande bien où tu peux travailler pour que tes collègues racontent qu'ils sont "allés voir le dernier James Bond, mais si, euh, 'Danse avec le risque de mourir'."<br /> <br /> En tout cas, là où je bosse, les gens sont plutôt beaux(belles) et intelligent(e)s. Et sans nous concerter, nous avons décidé de ne pas aller voir le dernier James Bond et d'organiser un colloque interne "De titro Jamesorum Bondorum" (je te ferai passer les minutes, si tu veux). Mais je sais que tu as d'autres compensations dans ton boulot (compensations techniques, surtout...)
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